RAGE AGAINST THE MACHINE : Danger is a Gift (Biographie)

Publié le par Systool

S’il ne fallait citer que cinq groupes de rock des années 90, RAGE AGAINST THE MACHINE a toutes les chances de figurer dans cette liste. Mêlant un rock fusion emprunté autant à LED ZEPPELIN qu’à FAITH NO MORE et des lyrics rappées et hargneuses, le groupe est rapidement devenu un symbole pour les jeunes en manque de porte-paroles. RAGE AGAINST THE MACHINE est formé de Zack De la Rocha, le fils de l’artiste chicano Beto, Tom Morello – neveu du premier président kenyan Jomo KenyattaTim Commerford et Brad Wilk, ayant joué avec Eddie Vedder (PEARL JAM) durant sa jeunesse.




 

Puisant son inspiration politique dans les idées de Malcolm X, Che Guevara ou encore Martin Luther King, le groupe défendra tout au long de sa carrière des causes telles que celle de Mumia Abu-Jamal (journaliste condamné à mort pour avoir tué un policier qui avait frappé son frère), Leonard Peltier (emprisonné pour avoir tué deux agents du FBI lors d’un assaut policier dans la réserve indienne de Pine Ridge) ainsi que les associations Rock for Choice (droits de la femme) et Fair (militant pour un journalisme objectif) par exemple.

Nous sommes en 1991 et le groupe se fait tout de suite remarquer avec une cassette auto-produite contenant le futur hit Bullet in your Head. La signature sur le label Epic, filiale de Sony ne tardera pas – ce qui fera grincer des dents les détracteurs du groupe qui critiqueront l’intégrité politique de RATM. Ce premier album éponyme, produit par Gggarth, se révèle un véritable cocktail molotov sur fond de rap-rock. Les tendances ouvertement communistes de RATM sont exposées dans les textes incendiaires de De la Rocha. Ainsi Killing in the Name, Know your Enemy (avec Maynard James Keenan de TOOL en guest), Freedom et Bombtrack. Mais ce qui marque dès la première écoute est le talent du guitariste, Tom Morello, dont les riffs metal sont entrecoupés de parties plutôt expérimentales. Les sons inimitables sortant de sa guitare – ressemblant tour à tour à des scratches de hip-hop ou encore des sonorités venues d’ailleurs – en font l’un des dignes successeurs de Jimi Hendrix. Tout comme ce dernier, Morello utilise des moyens peu usuels pour faire sonner sa guitare ainsi : la paume de sa main, des tournevis, de nombreuses pédales d’effets et un goût immodéré pour le vibrato. Ainsi, le groupe inscrira fièrement sur chacun de ses albums : « All sounds made by guitar, bass, drums and vocals ».






 

 

Face au succès impressionnant de ce premier album ainsi que de la tournée subséquente (le groupe accompagnera Body Count, Suicidal Tendencies et Pearl Jam), des rumeurs concernant la dissolution de RATM ne se font pas attendre, d’autant que la suite semble trainer. Enfin, en 1996, le deuxième LP du groupe sortira. Et autant dire que Evil Empire n’a pas déçu les fans et les critiques. Toujours aussi incandescent, il reprend les choses là où le premier album les avait laissées. Diatribes anti-capitalistes et liberté d’expression sont les fers de lance du discours de Zack De la Rocha, mélange entre Chuck D (PUBLIC ENEMY) et… Bob Dylan. Morello est encore une fois impressionnant et la section rythmique Tim Bob-Brad Wilk fait des ravages avec son groove tonitruant. Parmi les morceaux inoubliables de cet album, on citera People of the Sun, Bulls on Parade et Revolver.


 

 

Le groupe tourne alors avec les barons du hip-hop WU-TANG CLAN avant la sortie de son troisième et dernier album studio composé de morceaux originaux. The Battle of Los Angeles (1999), peut-être moins impressionnant que ses prédécesseurs, n’en conserve pas moins la hargne et l’urgence de la première heure. De plus, conscient qu’il tourne un peu en rond, le groupe prend davantage de risques en composant des titres différents (Mic Check ou Born as Ghosts), mais ne reniant jamais son influence « fusion » (Guerrilla Radio, Sleep now in the Fire), brèche dans laquelle des groupes comme KORN, DEFTONES ou LIMP BIZKIT se sont allègrement jetés ces dernières années, sans atteindre pour autant un degré de profondeur comparable au niveau textuel.



 

 

 

En octobre 2000, De la Rocha annonce la scission abrupte de RAGE AGAINST THE MACHINE. Les fans, qui attendaient la sortie d’un album live, sont pris de cours. Pourtant la décision est irrévocable et elle fait suite à un problème de « communication ». Quelques mois plus tard, les amateurs du groupe peuvent cependant se consoler avec la sortie de Renegades, album de reprises à la sauce RATM produit par Rick Rubin. Il contient, entre autres, Maggie’s Farm de Dylan, Street Fighting Man des Stones, The Ghost of Tom Joad de Springsteen, souvent joué en concert, mais également How could I kill just a Man (Cypress Hill) et Beautiful World (Devo) ; un choix plutôt éclectique pour un groupe qu’on pourrait croire confiné dans le rock-metal.



 

Finalement, il convient de parler de la sortie du Live at the Grand Olympic Auditorium, dont le DVD retrace l’intégralité du dernier concert de RAGE AGAINST THE MACHINE, à Los Angeles. Si vous souhaitez avoir un bel aperçu de ce groupe, c’est sans doute une option très valable. Quant aux membres de RATM, ils ne sont pas retirés dans un monastère shaolin. Morello, Commerford et Wilk ont formé AUDIOSLAVE avec le chanteur Chris Cornell (ex-SOUNDGARDEN) et deux albums sont déjà parus (Audioslave en 2002 et Out of Exile en 2005). Zack De la Rocha n’a pas encore terminé son album solo mais a collaboré, entre autres, avec DJ Shadow sur March of Death.

Groupe légendaire des années 90, RATM a su mêler une musique directe et brute cependant non dénuée de subtilités ainsi qu’un message politique basé sur l’égalité et la défense des minorités, qu’elles soient ethniques ou sociales.

Publié dans Rock Classics

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
[
Si je devais faire un seul concert dans le reste de ma vie, ce serait eux !!!! Bon, trop tard maintenant...
Répondre
S
Ah ah, tu peux encore réaliser ton rêve, vu que les rumeurs de reformation de RATM se font insistantes...
Y
Pour des échanges de bootlegs : www.ysbootlegs.fr.stMerci
Répondre
S
Merci pour l'info
T
J'adore RATM, ma chanson préferée etant Know your enemy. Bravo pour ton blog. a+<br /> tom
Répondre
S
Ciao Tom! Ouais, un bon groupe des 90s... j'aime beaucoup ce titre aussi... sinon Bulls on Parade et Killing in the Name sont mythiques également...
M
J'ai bien aimé quelques titre de Rage Against the machine ! <br /> <br /> De plus Zack De la Rocha se retrouv e dans plusieurs projet Hip Hop tres interessant dont cela pour libérer Mumia et quelques titres avec Krs-One
Répondre
S
Yep Myrz! C'est cool que tu apprécies Zack de la Rocha... merci pour les nouvelles...<br />
B
Très bel article sr ce groupe "fusion". J'aime bien ça, à chaque fois il y a des découvertes avec ce style qui n'en ai pas un. Fith no more est un de mes préféré et rage je l'aime bien aussi.
Répondre
S
Yes Bonzo!!! RATM un groupe stylé. FAITH NO MORE j'adore<br />