QUI : Love's Miracle (chronique, 2007)

Publié le par Systool

QUI possède quatre caractéristiques qui m'ont titillé avant même d'avoir écouté une seule note de ce Love's Miracle, paru le 11 septembre de cette année :


a. le groupe a été signé par Ipecac, le label de Mike Patton, ce qui n'est pas forcément un gage de qualité, il faut l'avouer, mais du moins l'assurance d'une certaine originalité
 

b. David Yow, leader des défunts JESUS LIZARD a rejoint le duo formé par le batteur Paul Christensen et le guitariste  Matt Cronk

c. l'album contient une reprise de Willie the Pimp, titre mythique de Zappa

 

d. l'album contient une reprise de Echoes, titre labyrinthique de Pink Floyd


Alors Love's Miracle, Le Miracle de l'Amour, énième feuilleton estampillé AB Productions et digne successeur du Miel et les Abeilles ou Les Années Fac? Pas vraiment. Le miel, David Yow est plutôt du genre à se le tartiner sur le gland et son adolescence devait consister à renifler en cachette les sous-vêtements de sa cousine Emily! Souvenirs! (j'imagine la tête des bambins cherchant des photos de Justine et Jérôme sur Google et qui vont tomber sur le gland de Yow). Bref, QUI nous propose une ambiance malsaine quarante minutes durant, à la croisée des chemins entre JESUS LIZARD et les STOOGES : des riffs furieux et répétitifs, une batterie marteau-pilon et les aboiements de son gnome pervers, à l'image d'un Gash pas piqué des vers ou du lick serpentin de Freeze. Le refrain de Today, Gestation présente quelques réminiscences de TOOL période Opiate (ça fait vieux, tout ça), tandis que Yow exhibe ses organes textuels durant le couplet

You think that's funny, so do I,
you gave me all your money and you took off your clothes, so did I

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Si on voulait hasarder une description “morale” du chanteur, on pourrait songer à un Gollum frustré et vindicatif (Belt). Pour ce qui est de ses compagnons de débauche, ils ne sont pas avares de sonorités crasseuses (New Orleans) et speedées, même s'ils parviennent de temps à autre à ralentir le tempo (A#1). Les reprises? Ah oui! Celle de Frank Zappa est tirée du joyau jazz-rock HOT RATS et disons que la version de QUI n'a pas grand chose à voir avec l'originale, si ce n'est le riff principal et les paroles. Exit le solo de guitare extensif de l'oncle Z (Cronk ébauche 2-3 percées) et place à trois minutes d'un punk bruitiste. Pas inoubliable, même si le trio a le mérite de s'être véritablement approprié le titre. Quant au monolithe de PINK FLOYD, Echoes, on est loin également des 23 minutes de psychédélie contemplative, même si QUI conserve les lignes de chant mélodieuses qui s'intercalent avec un riff distordu.

Les aficionados des groupes précités n'auront pas attendu ma chronique pour se procurer ce Love's Miracle, tandis que ceux qui préfèrent le rock propret de COLDPLAY s'enfuiront à toutes jambes. Sans être indispensable, l'album de QUI est de ceux qui procurent un plaisir évident à tout amateur d'une musique directe, agressive et un brin tordue...

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QUI – Love's Miracle (Ipecac Recordings, 2007)
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le myspace de Qui : Apartment et Freeze en écoute

 

 

 

Publié dans Rock

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K
en course pour la pochette de l'année !!!
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S
Oui! :-)
S
Fredo : Merci ;-)
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F
T'es un mec sympa, toi... hum.
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S
Guic : Remarque, c'était une idée, ça... :-)
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G
Au départ je croyais que t'allais nous présenter un groupe de cover des Who à la sauce franchouillarde... Tu me vois rassuré!
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