SLIPKNOT : 9.0 : Live (chronique)
Signés en 1999 par Ross Robinson, le producteur de génie de KORN, LIMP BIZKIT et d’autres représentants du courant nu-metal, les délurés de SLIPKNOT ont dès lors bénéficié de la dévotion de millions de fans, affectueusement surnommés « Maggots » (vers de terre) par le groupe… Un premier album éponyme en 1999, donc, suivi de Iowa – leur état d’origine – deux ans plus tard et enfin Vol. 3 : The Subliminal Verses en 2004.
Ce groupe d’hommes masqués – ils sont neuf !!! – a su proposer une musique alliant la violence de SLAYER et PANTERA avec des textes torturés dignes des chantres du neo-metal et deux DJ-samplers qui apportent une touche de fraicheur à leur son massif et à la subtilité toute relative. Leur démarche anti-commerciale et prétendument sans concession leur a paradoxalement permis d’atteindre pléthore de métalleux énervés par l’attitude de rock-star blasées des Jonathan Davis et autres Marilyn Manson… Un joli coup marketing, tout comme cet album live paru il y a quelques jours, dont nous allons discuter un instant…
SLIPKNOT 9.0 : Live… ouais, pas très original. Deux galettes d’environ une heure chacune, 24 titres… du point de vue des chiffres, c’est plutôt impressionnant. Ce témoignage brutal de la véritable force du groupe – la scène – est cependant plutôt sympathique. N’oublions pas cependant que le groupe nous avait déjà gratifié en 2002 d’un DVD live (Disasterpieces) qui nous montrait leurs shows pyrotechniques et la relation très forte avec la foule.
Ce CD live débute sur les chapeaux de roue avec The Blister exists, (sic) et Disasterpiece. Les lascars ne plaisantent pas : les guitares hurlantes, la batterie qui claque sans relâche (Joey Jordison se place véritablement comme un digne héritier de Dave Lombardo) et Corey Taylor qui alpague la foule entre les morceaux (the next song is called... Skiiiin Tiiiicket). Il convient néanmoins de noter que ce dernier a la voix un peu fatiguée et qu’elle est nettement moins puissante et grave qu’il y a quelques années. Eh oui, n’oublions pas que l’être humain ne possède en réalité que deux cordes vocales et que celles de Taylor ont été sérieusement mises à mal ces dernières années avec tous ces concerts… En ce qui concerne le premier disque, on citera plus particulièrement Pulse of the Maggots, le classique Eyeless ainsi que le solo de batterie de Jordison.
Sur le deuxième CD, le groupe envoie toujours autant la sauce : Three Nil, Skin Ticket, The Heretic Anthem, People = Shit et bien d’autres comme Duality repris en choeur par le public… Le brailleur de service remercie même la foule pour les nombreux disques de platine que SLIPKNOT a reçu... La conclusion, formée de Wait and Bleed et Surfacing, fait office d’apothéose. Le public – et accessoirement l’auditeur – est conquis : SLIPKNOT est un grand groupe de scène. Mais ce genre de support commercial était-il véritablement nécessaire pour qu’on l’apprenne ? Quoi qu’il en soit, un objet agréable qui contient la crème des compositions du groupe.
Allez, un DVD live dans deux ans, les gars ?