Chron'espresso 9.3 / Mos Def
MOS DEF : The Ecstatic (2009, Downtown)
On n'y croyait plus. Mos Def a marqué la fin du millénaire rap avec son compère Talib Kweli sous le patronyme BLACK STAR. Il a par la suite emprunté le chemin balisé de l'acting, jouant notamment dans Be Kind Rewind et Le Guide du Voyageur Galactique. La sortie de New Danger (2004) et True Magic (2006) ne présageait rien de bon et on pouvait légitimement estimer que la musique n'était plus la priorité du New-Yorkais. The Ecstatic vient mettre fin à ces interrogations, Dante Smith opérant un retour fracassant alors même que le hip hop semble méchamment tourner en rond – pour preuve le nombre de resucées que les cadors du rap américain (Raekwon, Method Man/Red Man) proposent ces derniers mois. Epaulé par son pote Mad Lib qui lui offre certaines instrus de sa série Beat Konducta, Mos Def nous envoie valdinguer avec des sonorités bollywoodiennes (Supermagic), latino (No hay nada mas) et d'autres réjouissances plus classiques (Life in marvelous Times). On retrouve également des mélodies nonchalantes (Priority) et cartoonesques (Revelations) qui s'alternent avec les titres plus énergiques. La fin de l'album coïncide avec quelques surprises de taille : un duo avec Talib sur History et le funk infectieux de Casa Bey qui nous rappelle qu'en termes de flow, Mos Def ne doit rien à personne.
3,5 / 5