BORAT : Born to be weird (Larry Charles, 2006)
(Presque) tout le monde connaît Sacha Baron Cohen depuis le buzz médiatique qu'a engendré la sortie de son nouveau long-métrage, BORAT, pseudo-documentaire d'un journaliste kazakh en vadrouille aux Etats-Unis. Le comédien n'en est pas à son premier fait d'armes : rappelons-nous de Ali G le rappeur, franchise qui a donné un film, une série et l'apparition dans un clip de Madonna. Et oui, c'était lui! Mon impression était alors assez mitigée et c'est avec une certaine appréhension mêlée à une intense curiosité que j'ai décidé de donner une chance à Borat, un personnage qu'on retrouve d'ailleurs dans la série Ali G. Et à vrai dire, c'est no regrets...
Après une introduction dans le village natal de Borat (tournée en Roumanie...), on suit le moustachu dépêché aux Etats-Unis avec son producteur Azamat Bagatov (Ken Davitian) afin de dresser un portrait de l'american way of life. Il découvrira entre autres le personnage de CJ Parker, la nymphe d'Alerte à Malibu incarnée par Pamela Anderson dont il tombe éperdument amoureux. Son trajet cahotique de la côte est à la côte ouest des USA lui permettra de rencontrer de nombreux habitants qui apprécieront ses manières à des degrés divers.

Certes, l'humour de ce pittoresque journaliste n'est pas de la première finesse. On imagine aisément les situations cocasses qu'il va vivre, lui individu provenant d'un pays d'Asie centrale où le produit national brut par habitant est de 2000 Dollar/an, parachuté dans des mégapoles occidentales comme New York et Los Angeles. Néanmoins, hormis une ou deux scènes dignes de Michaël Youn, on navigue dans un cynisme revigorant qui met en exergue - et c'est là l'intérêt principal du film – le comportement des Américains. Bien entendu, il ne s'agit pas d'une étude anthropologique poussée, mais Borat permet malgré tout de cerner l'attitude de certains habitants de la terre de l'oncle Sam et de rire de leurs travers. On assiste à des scènes parfois totalement surréalistes (celle du magasin d'armes à feu, du rassemblement des «fous de Dieu») qui sont plus horrifiantes en soi que l'humour acerbe et lourdingue de Cohen.
Interdit au Kazakhstan et en Russie, hué par plusieurs organismes religieux (notamment pour ses propos antisémites, même si Sacha Baron Cohen est juif...), BORAT a sans aucun doute bénéficié de cette publicité qui lui a permis d'afficher des scores notables au box office... Les opinions tranchées que le film a obtenu - même si la presse américaine a été étonnamment positive - ne devraient pas vous empêcher d'aller le voir au cinéma, puisqu'entre adhérer totalement à cette farce ou la rejeter en bloc, il existe toujours la voie du milieu...

Borat's cultural Learnings of America for make Benefit glorious Nation of Kazakhstan
USA - 2006
Réalisé par Larry Charles
Avec Sacha Baron Cohen, Ken Davitian
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