PIG DESTROYER : Terrifyer (chronique, 2004)

Publié le par Systool

Dans la catégorie « C'est nous le groupe le plus violent de la planète », voici PIG DESTROYER, trio originaire de Virginie et composé de JR Hayes (chant), le bodybuildé Scott Hull (guitare) et Brian Harvey (drums). Tiens, c'est bizarre, y a pas de bassiste. Par contre, un certain Blake Harrison a rejoint la formation de grindcore par la suite en incluant des samples. C'est par l'entremise de cet inconscient de Doc Franknfurter que j'ai découvert Terrifyer, LP de 21 titres et à peine plus d'une demi-heure paru en 2004 chez Relapse, label s'illustrant dans la tôle froissée (COALESCE, DILLINGER ESCAPE PLAN, GENGHIS TRON). Il s'agit du 3ème album full length des Tueurs de Flics, paru trois ans après l'acclamé Prawler in the Yard, dont je vous invite à lire un compte-rendu chez le Doc.

 

J'ignore pourquoi, mais les thématiques classiques du grind tournent souvent autour de la torture, du crime et du sexe. PIG DESTROYER ne déroge pas vraiment à la règle, Hayes nous hurlant aux oreilles ses textes teintés d'inspiration gothico-scabreuse. Il est essentiellement question d'une certaine Natasha dont la pochette immonde représente sans doute le portrait. Rappelons que dans Prowler in the Yard, on suivait Jennifer. A quand Cindy et Jessica? Du strict point de vue musical, Terrifyer décline des brulots d'une petite minute chacun, ce qui se révèle un temps suffisant pour cerner toute la violence du propos : les riffs en acier trempé de Hull nous démontent le système vestibulaire mais l'ami se prête également à quelques frivolités : le refrain plus planant (toutes proportions gardées) de Verminess et le solo de guitare (sic) sur Towering Flesh signé Matthew Mills. On navigue généralement dans un grind tributaire de BRUTAL TRUTH et NAPALM DEATH avec quelques percées plus hardcore qui feraient presque penser à CONVERGE (Lost Cause, Crippled Horses). Le batteur Brian Harvey exhibe ses gros mollets, qualité sine qua non pour nous fusiller les tympans avec sa double grosse caisse, sans compter les blasts de caisse claire présents sur une bonne poignée de chansons (Soft Assassin, Boy Constrictor). Vous remarquerez au passage la subtilité des titres, très ancrés dans un neo-romantisme des plus lascifs.


 

Mentionnons encore le travail de sape de Blake Harrison qui se fend de quelques intermèdes destinés à nous mettre dans le bain (de sang) : l'introduction de l'album, très évocatrice d'une cave où dégoutte un liquide dont on a pas tellement envie de connaître l'origine, ou encore les hurlements à vous glacer le sang qui suivent Gravedancer. Ceci contribue à notre immersion dans cette ambiance poisseuse et cauchemardesque et comme si cela ne suffisait pas, PIG DESTROYER ont également joint dans une version bonus un DVD audio de 37 minutes, Natasha (ah ben tiens, la revoilà, celle-ci), supposé être écouté avec du matos surround 5.1 et tout le tremblement. En l'occurrence, il s'agit d'un délire doom metal très ambiant qui tranche avec les déflagrations supersoniques dont nous parlions précédemment. Terrifyer demeure un condensé impressionnant de brutalité pure et malgré la construction similaire de la plupart des titres, la dynamique est telle que l'écoute – douloureuse au possible – s'opère sans temps mort... enfin! Le terme est sans doute mal choisi, puisque tout ramène à la mort et la souffrance, mais bon, on s'est compris! (C) Systool, 4/2009


 


PIG DESTROYER – Terrifyer (2004, Relapse Records)

 

 


Publié dans Metal - Hardcore

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S
Thanks, Doc!!
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D
http://www.youtube.com/watch?v=c8Ih-dX-LDEl'excellent clip du dernier album de Brutal Truth, album du retour en somme. Toujours aussi virulent les quadras
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S
Je découvre un peu ce genre avec Pig Destroyer et c'est vrai que cette urgence et énergie du punk me plait bien! Thanks Doc!
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D
Un album pour décoller le papier peint Sinon, comme je l'ai déjà écrit, n'étant pas un gros fan de Grindcore, j'ai été bien scotché par Pig. Disons qu'on est loin de la bouillie propre aux groupes de Grindgore, on est plus proche d'un punk extrême au sens très large tel que pratiquait Napalm sur ses deux premiers LPs.
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