Chron'espresso 5 : Dan Auerbach, P.O.S., Animal Collective

Publié le par Systool

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



DAN AUERBACH – Keep it hid (Nonesuch Records, 2009)

 

Certains se sont questionnés sur l’utilité d’un album solo de Dan Auerbach, la moitié des BLACK KEYS. En effet, à quoi bon faire paraître un album de blues rock sous son nom alors qu’il s’agit du style musical déjà abordé par le duo d’Akron ? Disons que sans le batteur Pat Carney, le jeu de guitare d’Auerbach est plus libre, plus aérien. Ce que l’on perd au niveau de l’énergie et qui fait la renommée du son BLACK KEYS, on le gagne en atmosphères. Keep it hid sonne vieux, il sonne vrai. Pas étonnant de lire dans une récente interview d’Auerbach donnée au magazine Uncut qu’il écoute rarement des albums sortis après 1971… Outre le bon vieux blues rock à l'origine du succès des clés noires (The Prowl), on a droit également à des titres plus musclés (le groove tribal de I want some more), ou encore des complaintes aux intonations soul (Real Desire). Il est appréciable de constater que le chanteur/guitariste tente de diversifier son propos d’un titre à l’autre, notamment en introduisant des instruments plus exotiques. Keep it hid bénéficie par ailleurs de la collaboration de Jessica Lea Mayfield, dont le dernier album a justement été produit par le barbu. La qualité est constante tout au long des 14 titres qui constituent ce premier LP solo,et après une écoute distraite éventuellement peu convaincante, on est séduit par les ambiances de Keep it hid.

 

  4 / 5

 

le myspace de Dan Auerbach

 

 




A LIRE EGALEMENT...

la chronique de Attack & Release (BLACK KEYS)

Celle du DVD Live at the Crystal Ballroom

La chronique de Planet Gong

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P.O.S. - Never Better (Rhymesayers, 2009)


C'est grâce à Benjamin et son excellent blog PlaylistSociety que j'ai découvert P.O.S. il y a quelques jours à peine! Je dois dire que l'année 2009 débute plutôt bien en matière de hip hop! Après la bombe de mes chouchous DALEK, voilà-t-il pas que je me prends Never Better dans les dents! Il s'agit du troisième méfait de Stefon Leron Alexander, alias P.O.S. (pour Product Of Society ou encore... Piece Of Shit), un musicien – oui, oui – maîtrisant la batterie et la guitare ayant évolué dans le giron de COMPANY FLOW. A l'écoute de cet album, on se rend compte en effet qu'il est plus proche d'un El-P que de Lil Wayne. On a droit à des instrumentations riches, un tempo énergique et un sens du contraste appréciable (Graves, Goodbye ou Low Light Low Life) comprenant des effluves de punk rock (la bien nommée Drumroll), d'electro et des ambiances crépusculaires n'étant pas sans rappeler Sole (Let it rattle). Malgré le caractère passablement expérimental de la chose (la noisy Get Smokes), on retrouve également des titres plus old school tels que Savion Glover. Hormis certaines pistes moins inspirées, il faut se rendre à l'évidence que Never Better risque bien de squatter les sommets du hip hop tendance backpackers pendant un bon moment!

4 / 5

le myspace de P.O.S.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANIMAL COLLECTIVE – Merriweather Post Pavilion (Domino, 2009)


Le cas ANIMAL COLLECTIVE s'avère délicat. Encensé autant sur les blogs que chez les webzines anglophones se plaçant en référence de la musique indé (au hasard Pitchfork), le dernier album de la formation new-yorkaise risque bien de bénéficier d'un consensus fallacieux, les critiques craignant d'être victime du fameux complexe de RADIOHEAD, à savoir « si t'aimes pas c'est que tu comprends pas ». Alors quid de Merriweather Post Pavilion? Disons que David Porter et ses potes – parmi lesquels on compte tout de même Noah Lennox, alias PANDA BEAR – ont mis les bouchées doubles dans le genre electro-psyché-expérimental par rapport à leurs précédentes livraisons. Comment dire? AC, c'est un peu Syd Barrett qui se tape la cloche avec MERCURY REV et TV ON THE RADIO, un condensé de mélodies hypnotiques (In the Flowers), de polyphonies vocales (My Girls) et de clair-obscurs sonores laissant l'auditeur abasourdi et fasciné. On peut raisonnablement louer le caractère novateur et jusqu'au boutiste de leur démarche, même si, en fin de compte, il pourrait être judicieux de se questionner sur la raison d'être de certains titres (l'irritante Daily Routine).

3,5 / 5

le myspace de ANIMAL COLLECTIVE

 


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S
Ah ben oui, les BLACK KEYS! Mais finalement, le travail d'Auerbach en solo est plus complémentaire qu'il n'y parait... trop de gens ont vite considéré que "Keep it hid" était simplement du Black Keys 2.0 en moins bon...
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D
Merci pour l'encouragement ! Après tout, mes oreilles vont bien finir par s'affiner, quand même, avec tous ces efforts ;-)))Sinon je crois que tu n'avais pas tort pour Auerbach, mais cela m'a moins interpelé car moins "surpris", je crois, à la première écoute. D'autant que, comme tu sais :-), je découvre les Black Keys. Du coup, P.O.S. se présente plus pour moi comme une joie inattendue !
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S
Ah tiens, j'aurais peut-être davantage misé sur Dan Auerbach pour toi, mais tu m'as bluffé! Animal Collective des poseurs? Certains se posent clairement la question :-) Bravo D!
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D
Salut Systool ;-)Me voilà succombant sans doute encore à ta redoutable efficacité : une première écoute m'emmène avant tout vers P.O.S. (coup de coeur au moins sur Goodbye. Mes oreilles de dilletante vont certainement me conduirte à dire une ânerie mais les Animal Collective me semblent un peu "poseurs", si tant est que ça puisse se dire en musique...<br /> Bref, je reviendrai surtout tendre l'oreille vers P.O.S. et faut vraiment que j'approfondisse Dalek... Ah ce Paragraph Relentless (euh... titre de mémoire, sous réserve :-))) ) !
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S
Ska : Je crois que l'on est d'accord... même si finalement, j'apprécie le caractère plus diversifié de cet opus solo... reste à savoir si Auerbach va intégrer ces influences au sein des BLACK KEYS...Syco : Oui, ce Collectif Animal, c'est une drôle de ménagerie, tu verras... ;-)
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