COALESCE : What happens on the Road... (1999)
Revenons aujourd'hui sur une formation originaire de Kansas City, en activité durant la seconde moitié des 90's et qui, après plusieurs années de silence radio (enfin, « radio », façon de parler), a récemment refait surface à la surprise générale de ceux qui s'en souviennent. COALESCE fait partie de ces groupes qui accumulent les tuiles comme s'il s'agissait de les collectionner. On ne compte plus les embrouilles entre ses membres, les concerts annulés, les problèmes financiers... Et pourtant, un peu à l'image de sa musique, le quartette parvient à surmonter à chaque fois ces différents obstacles et s'est taillé une place de leader du metalcore de ces dix dernières années, en compagnie de CONVERGE, DILLINGER ESCAPE PLAN ou encore BOTCH. Le dernier album en date, l'abrasif et prémonitoire Revolution in just listening comprend 9 titres et dure à peine 24 minutes (même WEEZER fait plus long), ce qui s'avère nettement suffisant pour se faire une idée de la barbarie qui anime Sean Ingram, vocaliste... enfin, le type qui hurle dans le micro, Jes Steineger (guitare) et la section rythmique, alors composée de Nathan Ellis et James DeWees.
Rappelons que les métalleux avaient enregistré quelques mois plus tôt There is Nothing new under the Sun, un EP de reprises de LED ZEPPELIN (Black Dog, Out on the Tiles ou encore Immigrant Song y figuraient) ré-édité sous forme d'un 15 titres chez HydraHead en 2007. Le son blues-rock des légendaires anglais a contre toute attente influencé sensiblement l'approche de Steineger lors de la création de Revolution, accouché dans la douleur puisque chaque membre a enregistré dans son coin. Prenons par exemple What happens on the Road always comes Home, le titre d'ouverture traitant des avatars de la vie en tournée, où l'aliénation prend le pas sur la vraie personnalité de l'individu et le prive de ses proches. Pas d'introduction. Tout le monde démarre au quart de tour : la voix gutturale d'Ingram (plus rapide que d'habitude), les guitares furibondes et la frappe mastodontique de DeWees qui alterne entre une partie asphyxiante et une autre plus classique. Après trente secondes de concassage de tôle, Steineger nous balance en sifflotant un riff en 3/4 qui, ne serait-ce la puissante distorsion, n'aurait pas juré dans la discographie du Zeppelin, justement. S'ensuit une brève et relative accalmie dirigée par la quatre-cordes palpitante de Ellis puis un passage qui nous déchire les tympans et nous écrase l'enclume, le marteau et l'étrier, un maelström guitaristique comme seul Steineger sait en créer. Lessivé, on demande pitié et COALESCE enchaîne sur la partie plus lente décrite précédemment et abruptement coupée par des cris d'enfants, peut-être ceux-là même qui sont heureux de retrouver leur papa à la maison après des mois de tournée...
Eprouvant.
COALESCE – What happens on the Road always comes Home
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